REPORTAGE

A quelques pas des cages de foot du stade de La Plaine à Clamart, sont installées, depuis 2 jours, celles des fauves. Le cirque Lydia Zavatta des frères Caplot a dressé son chapiteau jeudi 24 mai aux abords du bois pour présenter son spectacle pendant 3 semaines. Ce samedi midi, les promeneurs se pressent près des barrières qui délimitent les enclos des animaux exotiques. « C’est la première fois que je vois un zèbre et des chameaux et même un lama, c’est génial ! », s’enthousiasme Hichem, 11 ans, sous l’œil ravit du patron des lieux, Steeve Caplot.

Car depuis quelque temps le professionnel du cirque constate une multiplication des accusations de maltraitance animale, comme, très récemment, la pétition mise en ligne contre la venue de son cirque dans la ville du sud des Hauts-de-Seine. Des pétitions qui se multiplient depuis qu’un tigre a été abattu à Paris en novembre dernier, après qu’il se soit échappé d’un cirque justement, le cirque Bormann. « Si je devais tuer une de mes lionnes, je mourrais avec, lance Steeve Caplot, ému à l’évocation de cet incident. Cela a dû être terrible pour Bormann que je connais bien, mais c’est la procédure. »

« Je passe plus de temps avec mes fauves qu’avec mes enfants »

Alors quand il tombe sur une pétition qui l’accuse de maltraitance, le dresseur voit rouge. « Je passe plus de temps avec mes fauves qu’avec mes propres enfants, je les ai nourris au biberon, je suis tous les jours avec eux, témoigne Steeve Caplot. Quand j’appelle une bête sauvage et qu’elle vient d’elle-même cela veut bien dire qu’en aucun cas elle n’est battue sinon elle aurait peur. » Pour appuyer ses propos, cet amoureux des fauves va câliner Sarabi, sa lionne qui attend un petit. Zoulou, le futur père, jaloux, vient demander sa ration de caresses et se transforme en gros matou au contact de son dresseur.

Clamart, samedi 26 mai 2018. Le mini-zoo gratuit installé par le cirque Lydia Zavatta pour découvrir les animaux a attiré de nombreux visiteurs./LP/EDJustine, est venue voir les animaux du zoo du cirque, ouvert gratuitement au public. Dans sa main droite, son chien en laisse, et dans la gauche, le museau du bébé chameau blanc. « Je sais qu’ils font vachement attention à leurs animaux et qu’ils ont beaucoup de règles à respecter, indique l’habitante de Meudon. Les lions en cage, au fond, c’est comme ma chienne en appartement, ce n’est peut-être pas l’idéal mais c’est leur habitat. » « Les cages et enclos, ce sont leurs maisons, indique le gérant du cirque. Ils sont nés comme cela et nous sommes également investis dans un gros programme de reproduction avec les zoos et parcs animaliers pour éviter toute consanguinité et assurer leurs descendances. »

Aujourd’hui les cirques doivent également faire face à des communes qui interdisent, via des arrêtés municipaux, leur venue. Elles seraient, à ce jour, 39 en France, et n’auraient pas le droit d’interdire ce que la loi définit comme « une activité légale exercée légalement par des professionnels diplômés d’état ». Ainsi mardi 22 mai, le tribunal administratif de Nancy a condamné la mairie de Joeuf à lever l’interdiction qu’elle avait prise contre la venue d’un cirque sur sa commune. La ville de Clamart, elle, assure les frères Caplot d’un soutien sans faille. « C’est leur première venue à Clamart mais j’aimerais vraiment que cela devienne un rendez-vous permanent chaque année, pour que les habitants puissent découvrir des animaux qu’ils n’ont jamais encore vus », explique François Le Got, adjoint au maire LR, à la culture.

Cirque Zavatta des frères Caplot, stade de La Plaine. Représentations les 27,30 mai et 2,3,6, et 9 juin à 16 heures. Zoo ouvert gratuitement au public.